CAROLE LÉVY KEREBEL CÉRAMISTE

Je façonne des Kokeshi inspirées du Japon, des tableaux en céramique et des boîtes sculptées. Le grès est modelé, polit puis gravé. Sigillée et enfumage révèlent un univers satiné, où la terre murmure ses couleurs sur mes kimonos. DÉMARCHE ARTISTIQUE ET COURTE BIOGRAPHIE Très jeune je voulais être potière, j’ai eu la chance de partager mon premier atelier avec une céramiste anglaise qui avait été élève du reconnu Siddig El’nigoumi. Auprès d’elle, j’ai appris la terre polie, gravée et enfumée. Puis j’ai étudié à l’école des Arts de Tarbes qui préparait au métier de potier-céramiste. La vie a décidé que je consacre 25 ans au beau métier de libraire. En revenant à la céramique en 2012, j’ai choisi de créer des kokeshi dans mon médium, la terre. Un choix peu étonnant pour les gens qui me connaissent car, la culture japonaise fait partie intégrante de ma vie depuis ma naissance. Au Japon, les kokeshi sont des statuettes traditionnelles en bois tourné, elles ont été le point de départ de mon inspiration pour créer les miennes. C’est mon Japon rêvé, imaginé, un hommage à cette culture du raffinement. Je crée pour chacune de mes kokeshi en céramique sigillée et enfumée un kimono différent, avec des motifs gravés toujours renouvelés. Mes sources d’inspirations sont souvent issues de l’art traditionnel japonais, de la broderie Sachiko, mais également de l’Art Nouveau et de l’Art Déco. Une autre facette de ma pratique sont les tableaux en carreaux de céramique et les boites sculptures. C’est un travail autour de formes simples, de jeux entre graphismes et couleurs des sigillées. Quelques fois aussi, j’imprime dans la terre des compositions typographiques créée à partir de caractères d’imprimerie en bois ou en plomb, je nomme cela la terre typographiée. SAVOIR-FAIRE Mes créations sont en terre modelée, polie, gravée, sigillée et enfumée, je réalise toutes ces étapes dans mon atelier à Pau. Je travaille mes formes en grès à la plaque et au colombin. J’aime beaucoup polir la terre, j’y consacre énormément de temps avec différents outils dont des pierres d’agate, cela rend la surface de la terre très douce, lisse et brillante. Puis vient le travail de la gravure à consistance cuir, j’utilise une petite pointe en métal pour dessiner et graver le visage de mes kokeshi, les kimono et leurs motifs. Plus tard, sur mes pièces sèches, je passe à la couleur en appliquant mes différentes terres sigillées. Je fabrique ce revêtement argileux qui vitrifie à la cuisson en mélangeant de la terre sèche, réduite en poudre, de l’eau de pluie et un défloculant qui va séparer les particules fines des particules lourdes. De cette préparation, je ne conserve que les particules fines. J’applique mes sigillées en fines couches successives, je vais dans les détails de mes kimono avec de beaux pinceaux. Mes pièces vont finalement cuire au four électrique à 1000°C puis seront ensuite enfumées dans la sciure. C’est le four d’enfumage qui va révéler les caractéristiques et les couleurs naturelles des terres employées. J’ai adapté la technique de la sigillée à mes contraintes en étudiant le livre « Terres enfumées » de Jane Perryman éditions de la Revue de la céramique et du verre puis en expérimentant de manière intuitive. J’aime me présenter comme une céramiste citadine.